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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 19:46

(Photo : Luc de Normandie)

Si l’on considère que certaines réalités économiques, politiques ou institutionnelles s’expliquent et ne doivent pas se subir, si l’on considère qu’être de gauche et progressiste c’est croire possible la transformation réformiste ou radicale des réalités par l’action publique et politique dans le but d’améliorer le quotidien d’une majorité de citoyens, alors au Collectif « Bienvenue en Normandie », nous sommes tous convaincus que la « Réunification de la Normandie » est une belle et noble idée de progrès…

Notre collectif citoyen et républicain "Bienvenue en Normandie" (BEN) a été créé en  novembre 2006 à Dozulé autour d’un noyau d’une dizaine de personnes toutes engagées dans leurs vies sociales, familiales et professionnelles mais toutes militantes de la question régionale normande… Nos adhérents sont surtout présents dans le Calvados mais nous avons des sympathisants dans tous les départements normands ainsi qu’en région parisienne. Le site Internet « Etoile de Normandie »  rend compte régulièrement de nos activités. Notre groupe se définit comme un collectif citoyen apolitique qui fait, à sa façon,  de la politique (nous ne sommes pas l’émanation d’un parti politique particulier même si nous affichons clairement certaines préférences idéologiques…).

Notre principal objectif est de faire autour de nous la pédagogie de la question régionale normande avec des idées républicaines sinon de « gauche » : communiqués, analyses publiées sur le web, suivi militant de tous les dossiers qui encombrent le chemin vers l’unité normande, interpellation régulière des élus, rassemblements et manifestations (notamment, nos opérations «banderole » : « Une seule Normandie » à Caen et Rouen) , interventions dans les réunions publiques et à moyen terme, animation d’un atelier citoyen sur la « Réunification » ou organisation d’une conférence débat… Depuis trois ans maintenant, les élus commencent à nous connaître… Certains, bien sûr, s’en passerait bien (par exemple le sénateur Jean-François Legrand président du Conseil Général de la Manche auquel nous reprochons vivement la stratégie inepte de faire de la Manche, la porte d’entrée touristique de la Bretagne…) .

D’autres, au contraire apprécient nos courriers, interpellations et suggestions (De bons contacts avec Laurent Beauvais, le président  PS du CRBN, mais aussi  Philippe Duron le député maire de Caen,  Laurent Fabius à Rouen, sans oublier dans le Calvados, Damien Cesselin, Gilles Déterville et Clotilde Valter, et dans la Manche, le conseiller général Claude Perier, le sénateur Jean-Pierre Godefroy ou le maire de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, tous convaincus peu ou prou de la nécessité d’une fusion régionale normande...). Mais nous avons aussi des contacts avec Philippe Augier, le maire réunificateur de Deauville et avons échangé avec Franck Martin, le maire PRG de Louviers au sujet du dossier du Marité...

Nous avons en outre reçu le parrainage de Luc Couillard, président du Normandy Day,  lors de notre première réunion et sommes aujourd’hui plutôt heureux de pouvoir échanger régulièrement sur le dossier normand avec deux personnalités auxquelles nous voulons rendre hommage ici : le philosophe Michel Onfray qui s’intéresse au sort de la Normandie en tant qu’espace soumis et dominé qu’il faut libérer et le géographe Armand Frémont, véritable conscience géopolitique de la Normandie... Enfin, en mars 2008, notre collectif avait fait  l’objet d’un sujet dans l’émission de Philippe Bertrand « Carnets de campagne » sur France Inter...

Notre action ne se limite pas, dans la mesure de nos moyens, au seul suivi militant de la « réunification » avec les autres organisations qui s’en chargent (relations cordiales ou de travail avec le Mouvement Normand, le groupe Une seule Normandie et l’association Union pour la Région Normande, proche de l’UMP: il se trouve des gens clairvoyants ou des imbéciles à peu près partout...).

Nous tenons aussi à agir sur tous les dossiers symboliques qui remettent en cause l’idée même que l’on puisse vivre ensemble sur un ensemble de territoires que l’on appelle encore la Normandie. Ce combat contre le mépris symbolique dont fait l’objet la Normandie tant par incompétence, ignorance ou intérêt (ou les trois à la fois hélas !) est un combat difficile mais indispensable :  cette question revêt une certaine sensibilité notamment dans la Manche ( EPR et THT, enjeux  autour du  Mont Saint Michel,  politique de promotion touristique sur l’A84, défense de l’image de l’île de Tatihou (pillée par une banque), défense des conchyliculteurs de la Manche, promotion du patrimoine maritime de Granville...) Nous avions commencé par une opération « Bienvenue en Normandie » (d’où le nom de notre collectif) dès l’été 2006, consistant en l’installation d’une signalétique normande et militante sur les routes aux frontières de notre région...

 

L’an passé, nous avons participé au mouvement de soutien de la laiterie Réaux contre les manigances du géant Lactalis pour la défense du vrai camembert de Normandie au lait cru : grâce à une exceptionnelle mobilisation citoyenne notamment grâce au réseau des blogs, le géant ligéro-breton doit aujourd’hui céder...  Enfin, nous avons le projet de faire rouler un jour « une voiture normande » sur l’A84 à l’occasion des grandes transhumances estivales entre Paris et la... Bretagne...  L’hebdomadaire La Manche Libre  a notamment couvert notre mobilisation contre l’existence de l’espace « Manche Bretagne » sur l’aire de Gouvets  (A84) et contre le tournage d’un téléfilm de TF1 qui plaçait délibérément Barfleur et le Nord Cotentin sur une île bretonne...

D’ailleurs nous partageons les préoccupations de ce combat culturel pour la Normandie avec nos amis du forum « Normanring » sur Internet et le groupe des « Téqueurs et Chouleurs de Normandie » animé par Jean-Philippe Joly (défense de la langue normande et promotion des jeux et sports normands).

 

Aujourd’hui, avec la crise qui s’annonce mais aussi avec la rigueur budgétaire qui amplifie le désengagement de l’Etat,  l’urgence est aussi à la défense des services et des équipements dont bénéficient encore les populations normandes : dans notre région faible et divisée sinon soumise, la tentation d’un déménagement du territoire est grande.

La réunification devient même une urgence : il ne faudrait pas la Normandie, un jour réunifiée, ne soit qu’une région croupion dépendante d’un grand ouest breton ou d’un grand ouest parisien...

Dans cette perspective, notre collectif a adhéré au comité de soutien du CREPS d’Houlgate menacé de fermeture...

 

Après avoir distribué, il y a deux ans, quelques 70 pages d’argumentaire justifiant la nécessité de la réunification normande à plusieurs dizaines d’élus,  nous avons depuis accumulé un certain nombre de documents et d'expertises sur cette question subtile qui a toujours été victime de toutes les récupérations ou manipulations politiciennes !


Bref ! La « Réunification » comme on dit, est une vraie question de noble politique concernant l'intérêt général de tous les habitants de la Normandie.  Cette question est simple mais comme souvent, opportunisme, mauvaise foi, mauvaise volonté et petits calculs se liguent pour en compliquer la solution...

Et ça fait 38 ANS que ça dure !

Cette question simple, la voici :

L'avenir de la Normandie EN Normandie sera-t-il encore possible ? Si nous restons divisés en deux, si n’émerge pas ici un projet régional normand global, la crise économique et sociale qui s'annonce terrible et profonde risque de transformer définitivement cette région en angle mort du grand ouest parisien ou du grand ouest breton...

Les géographes et les économistes qui suivent le dossier normand (Frémont, Buléon, Levesque... pour ne citer qu'eux) sont tous unanimes pour tirer la sonnette d'alarme:

La division normande se solde par 7 à 8 années de croissance économique de moins ici depuis 1972...

La prudence des élus normands (qu'ils soient de gauche ou de droite) sur le sujet de la réunification est devenue une imprudence : ne pas réunifier rapidement avec à la clef un vrai projet régional à l'échelle de la vraie Normandie (ne parlons surtout pas de "Grande Normandie" car il s'agit simplement de rassembler ensemble les cinq départements normands) serait suicidaire notamment pour l'attractivité des deux grandes capitales normandes (Caen et Rouen) directement concurrencées désormais par Nantes, Rennes, Paris ou Lille mais aussi pour toutes les zones rurales en voie de paupérisation rapide où la donne désormais pour les jeunes est la suivante :

Survivre ou partir !

 

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