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1°) La fusion des deux régions administratives actuelles
2°) Réunification entre la Normandie maritime (Val de Seine, Estuaire et littoral) et la Normandie plus terrienne
3°) La réunification du littoral normand (du Mont Saint-Michel au Tréport)
4°) La réconciliation métropolitaine normande mise en réseau (réaliser enfin la « métropole-parc » Caen/ Le Havre/ Rouen)
5°) Les réunifications territoriales de tous les pays et bassins de vie de la Normandie centrale, du littoral du Pays d’Auge aux collines du Perche et du Pays d’Ouche.
6°) La solidarité territoriale avec toutes les marges Sud et Est de la future région normande (avenir dans l’Orne, le sud Manche et l’Eure)
Pour quels projets ?
þ Un plan régional transports (voyageurs et fret pour le désenclavement en Normandie et pour connecter notre région au réseau européen des transports rapides et faire en Normandie l’hinterland du Havre avant-port européen)
þ Un plan régional jeunesse (formation professionnelle et supérieure pour stopper l’hémorragie actuelle de la jeunesse qui quitte la Normandie sans y revenir)
þ Un plan régional recherche (recherche développement et fondamentale pour le maintien d’une université en réseau en Normandie)
þ Un plan régional ville (pour une métropole régionale en réseau et tête d’un réseau des villes normandes)
þ Un plan régional Mer (valorisation du potentiel littoral normand sur la mer la plus fréquentée du monde avec Le Havre « port de Paris » mais surtout avant-port européen au cœur d’un réseau de ports normands)
þ Un plan régional Terre (valorisation de l’agriculture labellisée, biologique, locale et développement économique durable des territoires ruraux)
Avec, pour l’ensemble de ces plans d’action, une même exigence de rendre un service public social et écologiquement durable aux populations et forces vives normandes dans le but d’améliorer la qualité et le niveau de la vie, de susciter et d’accompagner le dynamisme économique et social notamment en mettant en valeur le réseau urbain normand, dont l’équilibre et la densité est assurément l’un des plus grands atouts de notre région !
Mais avant tout : ne plus faire deux « schémas régionaux d’aménagement du territoire » séparés et s’ignorant mutuellement en Normandie ! A l’heure des projets de fusion des CCI sur l’Estuaire, de l’intensification des coopérations et des rapprochements institutionnels entre les deux « Normandie », il est grand temps que le pilotage des politiques publiques régionales soit unifié en Normandie. Les citoyens actifs, les forces vives de la société civile normande réclament un changement radical qui ne pourra s’accomplir que par la réalisation de l’unité administrative normande.
C’est pourquoi, dès le 21 mars prochain, il faudra que cette société civile normande se mobilise encore plus pour exiger des majorités régionales nouvellement installées tant en Basse qu’en Haute Normandie de s’engager désormais clairement dans un processus politique menant rapidement à la « réunification » normande qui seule permettra de mettre réellement en œuvre les projets d’une vraie région normande au rendez-vous d’un « Grand Paris tourné vers la mer »...
La fin de la « nausée » normande viendra-t-elle du Havre ?
Alain Le Vern, s’il demeure frileux sur la matière normande, qu’il soit réélu ou non le 21 mars prochain à la tête du Conseil régional de Haute-Normandie, s’exclut de fait du grand jeu politique qui ne fait que commencer à l’échelle de toute la Normandie pour la prise en charge d’un intérêt général normand : même réélu il est, d’ores et déjà, politiquement battu !
Le président du Conseil Régional de Haute Normandie avait pourtant dans son jeu trois belles cartes normandes : son bilan à la tête de l’association « Arc Manche » ; son soutien apporté à l’aéroport interrégional normand de Deauville, et la mise en œuvre de la politique de solidarité territoriale unique en son genre entre départements et région (accord « 276 »). Ces belles
cartes normandes, il refuse de s’en servir dans la perspective d’une fusion régionale normande.
Excès de prudence diront les uns, manque d’ambition ou de vison diront les autres : le président Le Vern ne joue pas « normand » et il a déjà perdu car un véritable troisième tour des élections régionales est en préparation : à la fin du mois de mars 2010 devrait être rendu public le rapport de l’agence Attali commandité par les CCI du Havre, Fécamp et Pays d’Auge sur la part « normande » d’un « Grand Paris » maritime tandis qu’Antoine Rufenacht, maire UMP du Havre rassemblera le 4 mai prochain un colloque réunissant les grands élus concernés par un « Grand Paris » passant par la Normandie.
La fin de la « nausée » normande viendra –t-elle du Havre ? Antoine Rufenacht, maire UMP du Havre et partisan historique de l’unité régionale normande, donc désabusé par près de 40 années de « blocage normand », semble avoir opté pour la provocation d’un Grand –Paris directement connecté au Havre que cela soit par une ligne TGV directe ou par le réseau métropolitain imaginé par Antoine Grumbach : les annonces de Nicolas Sarkozy sur le « Grand Paris » tourné vers la mer offrent pour le maire du Havre l’opportunité historique de jouer son va-tout d’ici 2012, tout en prenant un malin plaisir à donner quelques coups de pied dans une fourmilière normande prise soudainement d’agitation.
Le futur rapport Attali sur une Normandie compatible avec le Grand Paris ne manquera pas de faire réagir tant à Rouen qu’à Caen et dans l’ensemble d’une Basse-Normandie qui craint d’être marginalisée.
Reste à savoir si ce nouveau rapport « Attali » osera proposer la sortie du Val de Seine de ce corridor qu’imagine encore Antoine Grumbach reprenant les vieilles lunes poursuivies par Paul Delouvrier dans les années 1960 avec pour conséquence
des « seino-marins » transformés en « Sévéso-normands » pour le seul profit de la région parisienne !
Si l’on ne sort pas de cette logique de corridor pour replacer enfin le Val de Seine en Normandie, Le Havre ne sera, en effet que le « port de Paris » dirigé de Paris pour Paris, concurrencé par Anvers, autre « port de Paris », voire, à nouveau, ce « Bouville », la ville tout au bout de tout qui filait la « nausée » à un certain Jean-Paul Sartre, jeune normalien professeur de philosophie au lycée du Havre avant guerre et qui n’avait qu’une hâte : revenir dès que possible à Paris pour jouir des hautes densités matérielles et symboliques qu’offre la Seine un peu plus en amont...
Conclusion : un lobby havrais ne fera jamais un vrai lobby normand.
Dans ce grand jeu politique qui a finalement pour double objectif de fixer une feuille de route pour l’unité normande et le pilotage du projet de TGV normand, Laurent Fabius entend jouer, enfin, le rôle qui est à sa mesure : si l’ancien plus jeune premier ministre de France est devenu en janvier dernier le patron de la plus grande agglomération urbaine de Normandie, ce n’est pas pour faire de Rouen une banlieue du « Grand Paris » dans le périmètre périmé de la région administrative de Haute-Normandie. C’est bien pour que le « Grand Rouen » soit un jour, pas trop lointain, à la tête d’une « grande » Normandie associée au « Grand Paris » : ce qui implique de réfléchir au rôle que pourrait jouer Rouen, première ville de Normandie, dans une vraie région normande, un vrai impensé pour des élites rouennaises qui se sont endormies 40 années durant dans l’ombre parisienne !
Ce qui implique enfin et surtout un accord avec Le Havre et avec Caen et l’ensemble de la Basse-Normandie...
Le 29 janvier dernier à Rouen, les deux Laurent socialistes en Normandie se sont rencontrés pour passer en revue les grands dossiers régionaux :
MM Fabius et Beauvais ont donc évoqué le TGV, le pôle de recherche et d’enseignement supérieur normand, le Grand Paris et la ... réunification de la Normandie !
Le grand train politique normand semble enfin s’ébranler mais il faudra agir vite :
Du côté du Havre, Antoine Rufenacht espère obtenir le maximum sur le « Grand-Paris » avant un éventuel échec de Nicolas Sarkozy aux présidentielles de 2012. La fusion régionale normande pourrait être programmée par le gouvernement actuel d’ici 2014 dans le cadre d’une réforme des collectivités territoriales qui remet en cause les acquis des 40 dernières années de décentralisation. En outre, pour la mise en œuvre du projet de TGV normand et son financement il serait souhaitable que la fusion régionale fût faite avant : mais à quoi bon réunifier une « Normandie croupion » ? Enfin, de nouvelles dispositions légales, votées dans le cadre de l’actuelle réforme des collectivités territoriales, devraient obliger les collectivités désireuses de fusionner à consulter les élus et les populations concernées.
Si l’Etat central n’impose pas lui-même la fusion régionale normande, la voie référendaire semble incontournable. Mais, vue la qualité du débat public régional normand, elle n’est pas sans risques puisque les citoyens, pas toujours au fait de ces questions qui concernent principalement la classe politique et légitimement préoccupés par d’autres sujets, pourraient être tentés de répondre plus à ceux qui poseront la question qu’à la question qui serait posée : il est donc indispensable, ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle,d’organiser, avant toute campagne référendaire, un vrai débat public régional pour une vraie pédagogie citoyenne de la question normande.
L’a priori des populations normandes est plutôt favorable sur l’idée, évidente, d’unité normande. Mais tant que la classe politique normande n’aura pas présenté clairement le projet et sa « feuille de route » proposant les solutions aux problèmes normands (projet territorial et compromis sur la « capitale »), il est illusoire, voire malveillant, de proposer un référendum !
Le contexte politique est donc difficile, comme d’habitude, dès qu’il s’agit de prendre de grandes décisions :
Après le 21 mars, nos élus normands ne seront plus à l’abri, dans leurs deux petits périmètres tranquilles au fond du bassin parisien, mais ils devront naviguer en haute mer avec grande houle et coups de vent puisqu’il s’agira finalement d’éviter, à la fois, le naufrage de l’institution régionale et celui de la Normandie au beau milieu des eaux troubles où, une fois de plus, l’intérêt normand se mélange à celui de la France.
L’enjeu d’un « Grand Paris » tourné vers la mer est, en effet, une opportunité historique de donner enfin un intérêt politique à la Normandie, première région maritime d’une France trop terrienne et centralisée qui oublie qu’elle peut être aussi un grand pays maritime : une politique maritime en France, près de 50 ans après la fin de la période impériale et coloniale et dans un cadre européen ouvert sur le monde est à reconstruire... La Normandie doit y avoir toute sa place.
Philippe CLERIS,
Caen, le 23 février 2010
pour le collectif citoyen et républicain
« Bienvenue en Normandie »
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