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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 09:10

"Même les voleurs de grand chemin ont disparu : les uns, habitués au plein air, exercent la profession de picpockets sur les champs de course ; les autres se sont adonnés à la haute banque." Alphonse Allais 

 

Source Nouvel Obs.com : 

Selon Médiapart - site "aux méthodes fascistes", dixit le très enjoué Xavier Bertrand, (NDLR) - le frère du président de la république vise le pactole du marché de la retraite complémentaire privée. Et prépare pour cela une alliance avec des acteurs semi-publics.

Le site d'information Médiapart affirme que la réforme des retraites pourrait favoriser les intérêts du groupe Malakoff Médéric, dont le délégué général n'est autre que... Guillaume Sarkozy, le frère du chef de l'Etat.

Selon Mediapart, la réforme "va conduire à l'asphyxie financière des grands régimes par répartition" et sera donc "propice à l'éclosion de ces grands fonds de pension qui n'étaient pas encore parvenus à s'acclimater en France, à quelques rares exceptions près". Parmi les opérateurs privés d'ores et déjà sur les rangs, figure le groupe Malakoff Médéric.

Des alliés puissants

"Il ne s'agit pas que d'une coïncidence. Mais bien plutôt d'une stratégie concertée en famille", écrit Médiapart, "l'un assèche les régimes par répartition tandis que l'autre pose les fondements du système par capitalisation". Le site ajoute : "Guillaume Sarkozy a engagé son entreprise dans une politique visant à en faire un acteur majeur de la retraite complémentaire privée. Et il a trouvé des alliés autrement plus puissants que lui, en l'occurrence la Caisse des dépôts et consignations (CDC), le bras armé financier de l'Etat, et sa filiale la Caisse nationale de prévoyance (CNP). Ensemble, tous ces partenaires vont créer, le 1er janvier prochain, une société commune qui rêve de rafler une bonne part du marché qui se profile."

"Cette société n'aurait jamais vu le jour sans l'appui de l'Elysée", écrit Médiapart. En effet, la Caisse des Dépôts et Consignations est une institution publique présidée par un parlementaire. Pour sa part, la Caisse Nationale de Prévoyance (CNP) est une filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, de la Banque Postale et du groupe Caisses d'Epargne, lui-même présidé par François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée.

En outre, la Caisse des dépôts gère le Fonds de réserve des retraites. "Pourquoi la CDC se lance-t-elle dans pareille aventure pour faire le jeu du système adverse, celui par capitalisation ?", demande Médiapart. "Et pourquoi, de surcroît, le faire avec une entreprise dont le patron est le frère du chef de l'Etat?"

L'enjeu n'est pas mince. Le marché pourrait représenter "40 à 100 milliards d'euros" : en fonction de l'aspect final de la réforme, les Français connaîtront une baisse plus ou moins considérable du taux de remplacement, c'est-à-dire du montant de la pension rapporté au salaire, et donc se précipiteront sur les systèmes de retraite complémentaire. Médiapart publie notamment un "business plan" confidentiel, qui fixe pour objectif une part de marche de "17%" d'ici dix ans.

De notre correspondant Kelly-Eric Guillon de Valence dans la Drôme, la réflexion suivante : 

Dans son article « Financement des retraites : l'enjeu des cotisations patronales », Bernard FRIOT, professeur d'économie et de sociologie à l'université Paris X, écrivait :

« On oublie toujours, quand on raisonne sur l'avenir des retraites,  que le PIB progresse d'environ 1,6 % par an, en volume, et donc qu'il double, à monnaie constante, en 40 ans. C'est pourquoi nous avons pu multiplier par 4,5 les dépenses de pension depuis 1960 ».

Pourquoi une information aussi déterminante est-elle censurée ?

Parce que tout simplement un petit calcul facile, montrerait que ceux qui nous gouvernent, nous prennent pour des demeurés.

- En effet : si aujourd'hui 10 actifs produisent un gâteau de 100 et  qu'ils ont à charge 4 retraités. C'est 14 personnes qui se partagent  un gâteau de 100. Ainsi la part de chaque personne est de (100 : 14)  soit 7,14.

- Si dans quarante ans, 10 actifs produisent un gâteau de 200 et qu'ils ont à charge 8 retraités. Ce seront 18 personnes qui se  partageront un gâteau de 200. Ainsi la part de chaque personne sera de (200 : 18) soit 11,1. C'est limpide ! Il sera donc possible de financer des retraites au même niveau qu'avant leurs réformes à remonter le temps. De plus, la part de gâteau restante pour l'investissement et l'élévation du niveau de vie sera bien plus importante en 2040 (en monnaie constante).

Alors, où est donc le problème ?

Pourquoi cet acharnement à détruire un système qui fonctionne bien ?

Parce que le système social français, mis en place par le Conseil national de la résistance (CNR) en 1945, met en rage les hommes d'affaires et les financiers pour des raisons évidentes.

Par exemple, il leur est impossible de réaliser des plus values « boursières » sur 40% de notre part salariale (les fameuses cotisations sociales patronales) qui payent notre retraite et notre santé, en toute dignité et responsabilité. N'oublions pas que ces cotisations sociales représentent notre salaire différé qui est le fruit de notre travail. Il ne s'agit ni d'assistanat ni de charité patronale comme le laisse entendre une mauvaise propagande.

Et c'est bien là que se situe tout l'enjeu de leurs réformes : les classes dirigeantes rêvent de faire main basse sur notre salaire  différé.

Pour s'emparer de cette « galette », leur stratégie consiste à réduire nos droits pour nous contraindre, de plus en plus, à financer notre santé et notre retraite par des assurances privées.

Ils ont d'ailleurs déjà commencé : les réductions de cotisations patronales se multiplient depuis 2002 et atteignent déjà près de 30 milliards chaque année. Combien de ces 30 milliards sont allés aux investissements productifs ? Combien d'emplois créés ? Quelle efficacité au regard des sommes englouties ? Quelle évaluation ? De plus, le fait que notre système fonctionne bien sans aller faire un tour sur les tapis verts des casinos boursiers met en évidence l'inutilité et le rôle prédateur des acteurs de la sphère financière.

Ceci est confirmé de façon magistrale dans le Monde Diplomatique de Février sous le titre : « Et si on fermait la bourse ? »

                                                                               K-E.G. 

Le Monde Diplomatique , Février 2010 |

Pour relancer  l'économie ,

Et si on fermait la Bourse... par Frédéric Lordon

 

Post-Scriptum : Malgré le temps maussade, les restrictions d'essence, et les multiples manifestations dans le Département et la Région, il a été dénombré pas moins de 50 000 manifestants, hier, dans les rues de Caen !! (NDLR) 

 

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commentaires

L
<br /> <br /> Guillaume Sarkosy n'est pas l'initiateur des fusions successives ayant eu pour but de créer Malakoff-Médéric, c'est un mouvement entamé depuis une dizaine d'années (je le sais puisque faisant<br /> partie d'une des des entités l'ayant permis. Touçà sans l'accord des administrés bien sûr ! Mais quand il a bu le bouillon avec sa boite et déposé le bilan, poussant au chômage un certain nombre<br /> de travailleurs, il a bien fallu a son petit frère (retour de coup de main quand il était au Medef), il a bien fallu le recaser.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> Bref, ils retombent sur leurs pattes fourchues !<br /> <br /> <br />