" Les hémorragies cérébrales sont moins fréquentes chez les joueurs de football. Les cerveaux aussi ! " Pierre Desproges.
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(Photo : Audrey & Patrick Scales.)
La FIFA (Fédération Internationale de Football Association) aura fait claquer entre 2 et 4 milliards d’Euros aux contribuables de l’Afrique du Sud. Or, dès le départ, on savait déjà que les recettes seraient en dessous des 500 000 visiteurs étrangers. Ce qui ne gênera nullement la Fédération d’exiger la construction de deux stades, un au Cap, l’autre à Durba. Montant : 800 millions d’euros. Dans la foulée, certains stades existants perdent leur nom original… au profit de celui de grandes marques. Autre innovation : la chasse aux autochtones, avec interdiction aux petits vendeurs d’approcher des stades à moins d’un kilomètre. Seul point positif : la mondialisation syndicale. En effet, de nombreux ouvriers venant des quatre coins du monde ont apporté dans leur boîte à outils leur « savoir-se-défendre »... en menaçant de bloquer les chantiers – et par voie de conséquence, retarder, voire faire annuler cette fameuse (fumeuse, pour les Français) coupe du monde.
Puisqu’on parle de « donneurs-de-coups-de-pieds-pieds-dans-une-baballe », voici une histoire qui nous fait remonter quelques années en arrière. Cette fois, c’est la FFF (Fédération Française de Football) qui nous tord de rire. Ca s’est passé en 2003. La Fédération déposa plainte auprès de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) contre Télérama parce que celui-ci, depuis 1972, attribuait aux disques sélectionnés par ses soins, une notation telle qu’on en découvre sur les partitions musicales : un F comme forte, FF comme fortissimo et... les fatals FFF comme fortississimo. Les responsables de la Fédération – à l’instar des « culs sans musique » dixit Erik Satie – dont Claude Simonet, l’un des dirigeants de l’époque - arguèrent « qu’il y avait un risque de confusion dans l’esprit des gens entre les évènements sportifs et musicaux ». (Source : Le Parisien)
Régis Confavreux, ancien responsable de Télérama, croyant à une plaisanterie, se fendra d’un « c’est d’un grand comique ». Les comiques, dans cette histoire, ce n’est pas ce qui manquait. Le Directeur de l’INPI donnera raison à Claude Simonet et à sa bande de footeux parce que, vous vous en serez doutés, derrière tout ça il y a une affaire de gros sous. Concrètement, la Fédération commercialise ses propres disques dédiés à ses chers Bleus sous le label d’Universal, avec le logo FFF. Et l’INPI d’en rajouter une couche : « nous donnons raison à la FFF, car il y a un risque évident de confusion pour le client d’attention moyenne. » Ce qui tend à prouver que le public (lequel, le footeux ou celui en général ?) tendrait à confondre « La Jeune Fille et la Mort » de Franz Schubert, pêcheur (devant l’Eternel) de truites *, et les hymnes virils et intellos bramés par des supporters décérébrés. Ce qui tend encore à prouver que le « Caennais déchaîné » n'est pas le seul à décocher des flèches contre une catégorie bien ciblée de beaufs. Télérama fit appel et gagna. Sinon, il eût été dans l'obligation de laisser tomber le F pour le T, qu'il se serait empressé de décerner à la FFF - en le triplant - et dont la traduction aurait été… "Transie Tragiquement Trépanée".
En résumé, hier tout ce tintouin, pour aujourd’hui encore, entretenir une bande de fantoches se comportant comme des bouchers enrichis dans un pays - l'Afrique du Sud - dont le taux de chômage frôle les 40%, et où 45% de la population vit avec (en moyenne) 250 € par mois !
(L’homme de Vitruve, tel qu’il nous est parvenu.)
Ce qui nous amène à ce bon mot – visionnaire - de Marcus Vitruvius Pollio dit Vitruve :
« Non seulement ils reçoivent des louanges avec palme et couronne devant ce rassemblement public de toute la Grèce, mais encore, lorsqu’ils retournent dans leur cité, ils sont portés en triomphe dans des quadriges qui les mènent dans leur patrie, et ils jouissent pendant toute leur vie de rentes instituées sur le fonds de l’Etat. Quand je constate cela, je me demande avec étonnement pourquoi des honneurs aussi grands ou même plus grands n’ont pas été décernés aux écrivains, qui rendent des services infinis, pour tous les temps à venir, à tous les hommes. Il serait d’autant plus digne que cette mesure soit instituée que les athlètes rendent seulement leur propre corps plus forts par leurs exercices, tandis que les écrivains perfectionnent non seulement leur talent et leur intelligence, mais encore ceux de tous les hommes… »
(L’homme de Vitruve, si celui-ci avait connu les footballeurs.)
Eddie Torial
* Dimitri Chostakovitch, dans son ballet « Zolotoy Vek » ( l’Âge d’Or ) nous raconte l’histoire d’une équipe de football qui séjourne à « l’Ouest », le temps d’une exposition industrielle. Les efforts relationnels et sportifs des joueurs seront fortement contrariés par une administration incompétente et corrompue.
Sergueï Prokofiev se vante de pratiquer l’art de « jouer au football » sur le clavier de son piano ! Quant à Arthur Honegger, il écrit un mouvement symphonique intitulé « Rugby ».