" L'esclave a sa vanité, il ne veut obéir qu'au plus grand des despotes. " Honoré de Balzac
http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/
" LES ASSOCIATIONS CARITATIVES NE SONT-ELLES PAS DEVENUES, MALGRE ELLES, LES COMPLICES DU SYSTEME ? "
Voilà un sujet de digression pertinent, un rien provocateur et bien plus complexe qu’il n’y paraît. Proposé par l’un des rédacteurs du « Caennais déchaîné », il sera débattu dans le cadre du prochain Café Citoyen le samedi 25 septembre à Caen, au 135 rue Saint Pierre, de 15 heures à 17 heures.
Pertinent, puisqu'à ce jour, la précarité envahissante – dégoulinante devrais-je dire - ne cesse de s’amplifier sans que l’on discerne comment et quand cela finira ; provocateur, parce que l’on sous-entend qu’il serait peut-être temps d’arrêter de monopoliser autant d’énergie et de bonne volonté à remplir le tonneau des Danaïdes ; complexe, parce que tout un chacun est en droit de se poser la question qui suit : « que vont devenir – comment vont réagir - les nécessiteux ? »
Le doute – parfois prémisse à de regrettables certitudes - commence à prendre sérieusement forme dans l’esprit d’un petit nombre, lequel devenant chaque jour de plus en plus important. En effet, à quoi cela rime-t-il de tenter d’altérer les effets de l’appauvrissement, alors que l’on ne semble pas s’attaquer aux causes telles que : la défection de l’Etat, sa collusion (voire son asservissement) avec les financiers et les grands groupes industriels, l’ultralibéralisme, la mondialisation absurde, la suicidaire guerre mondiale que les Nations se livrent au nom du profit, contraignant ipso facto 8 millions de nos concitoyens à (sur)vivre en deçà du seuil de pauvreté, et, dans le dénuement total, 4 milliards d'individus de part et d'autre dans le monde ?
Fatalement, les altruistes ne sont-ils pas en droit de se demander si, quelque part, ils ne sont pas devenus les complices d’un système qui se donne bonne conscience en leur léguant le loisir de « faire le bien », tandis qu’il continue en tout impunité de nuire durablement ? Surtout – et notre impudent rédacteur prend un risque considérable – si ces altruistes sont subventionnés par ceux-là même qui nuisent ? N’a-t-on pas déjà vécu au XIXe siècle cette antinomie étrange avec les dames patronnesses issues, pour la plupart d’entre elles, de la haute bourgeoisie, celle-là même qui accaparait autant les biens de la terre qu'elle asservissait ses habitants ? Alors, prendre l’initiative de croiser les bras ? De faire la grève sur le tas ? De verrouiller la soupape de sécurité que sont les aides humanitaire, sociale, voire spirituelle, et, par extension, pousser à la dé-mission les médecins, les infirmières, les legislateurs, les travailleurs sociaux, les assistantes sociales, les syndicalistes, les pompiers & SAMU, les bénévoles, les militants associatifs, d'aucuns confrontés à toutes les souffrances, à toutes les calamités, à toutes les bassesses que l’être humain subit, encourt, ou engendre ; enfin, toutes celles et ceux qui se battent contre l’indifférence, l’ostracisme, la résignation, mais que souvent l’on méjuge, parfois que l’on condamne, car ils (elles) ont le tort de vouloir changer la destinée de leurs semblables ?
Qu’adviendra-t-il ? Toutes les « soupapes de sécurité » neutralisées feront que la cocotte explosera. Les masses rendues potentiellement incontrôlables hurleront d’une seule voix : « Ca suffit, il y en a assez de cette bouffonnerie ! Du reste, vous n’êtes que quelques milliers à vouloir nous anéantir ! Nous, nous sommes des millions, des milliards, que vous ruinez avec votre idéologie de fous furieux à l'aide de vos mensonges, de vos frasques, de vos corrompus, de vos favoris, de vos putains ! Après nous être damnés pour un emploi minable, nous être justifiés auprès d’un Pôle Emploi sans âme, borné, inopérant, après nous être excusés auprès de nos proches, désormais nous sommes réduits à l’état de vulgaires mendiants d’un autre âge ! Aussi, gare à vous, l’heure des règlements de comptes a sonné ! Vous avez semé chaos et peur, vous récolterez haine et vengeance ! »
Délire d’apprenti-Cassandre ? Si vous voulez. Politique-fiction ? Je n'ai pas la science infuse. Aussi, je vous invite, vous les anonymes, vous les Citoyens, à venir nombreux pour prendre la parole, donner votre propre point de vue, exposer vos doutes, proposer vos solutions, devant ce dilemme (?) : " Les associations caritatives ne sont-elles pas devenues, malgré elles, les complices du système ? "
Germain de Colandon
Pour plus d'informations, cliquez dans nos liens sur " Café Citoyen "