« Toute destruction brouillonne affaiblit les faibles, enrichit les riches, accroît la puissance des puissants ». Jean-Paul Sartre
http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/ Ned Wenlock
Avant-propos
Le texte ci-après nous a été confié par un lecteur animant un Collectif charismatique bien connu des Caennais. Il vous décrira par le menu détail la catastrophe - une de plus ! - qui se prépare sur l’ancien site du CHR et bien au-delà. A part ce lecteur, un blog ami… et nous-mêmes, il n’y avait aucun journaliste au rendez-vous proposé jeudi dernier par l’Atelier Public de l’Urbanisme Caennais (APUC) ! A croire que tout doit rester confidentiel jusqu’à ce que les affaires des uns et des autres - promoteurs, architectes, mairie, urbanistes (cet ordre n’est pas dû au hasard) - soient pliées.
Rapidement, rappelons la destruction programmée du 26 avenue de Creully (le Mât Noir récemment expulsé manu militari), maison bourgeoise fin XIXe et ses décorations intérieures Art Nouveau, son parc arboré ; et celle, ô combien fumeuse, du 138 bvd Maréchal Leclerc, une maison de la Reconstruction à l'intérieur remarquable lui aussi, servant actuellement de QG de campagne au... Parti Socialiste pour les Présidentielles et à Philippe Duron pour les Législatives ! Détruire le lieu de toutes les promesses, pour ne pas avoir de comptes à rendre par la suite ?
Avant que Caen ne devienne comme la plupart des villes françaises, une ville sans particularisme architectural, décourageant de facto le plus pugnace d’entre les « explorateurs », il est grand temps de créer une antenne caennaise de la Société pour la Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France (SPPEF), sous couvert d'une association locale de défense du patrimoine. Il faut faire vite, le patrimoine caennais (et peut-être notre propre bien) est en grand péril !
La Rédaction
Sur décision de Philippe Duron en personne, ce vénérable bâtiment sera détruit parce qu’il gêne - dixit ce grand esthète - la perspective de l’Abbaye aux Dames quand on arrive par l’est de la ville. Il paraîtrait qu’aucun riverain, auprès de qui la Mairie s’était concertée, ne s’en serait ému. On les avait tétanisés au calva ? Photo : Eddie Torial
Tribulations d’un citoyen aimant sa ville
devant l’aréopage de l'urbanisme caennais
à l’occasion d’une visite organisée dans le cadre
du Mois de l'architecture en Normandie
Etaient présents, outre une vingtaine de citoyens visiteurs, Xavier Le Coutour, l’adjoint au maire pour l'urbanisme ; Monsieur Guérin le directeur de l'urbanisme avec tout son staff, l'APUC et ses jolies chargées de mission, les architectes et urbanistes tout frais émoulus qui réfléchissent à l'avenir de la friche du CHR Clémenceau, l'architecte du projet Clos-Joli et le promoteur du groupe AKERYS qui vient d'acquérir justement les anciens pavillons de fonction du CHU situés à côté du parc de l'abbaye aux Dames, rebaptisé pour la circonstance : "PARC Marie-Anne Charlotte CORDAY d’Armont (1768- 1793) morte pour la vraie République", avec une affiche punaisée à l'entrée qui est toujours visible et qui mentionne aussi ce mot du poète André Chenier : « la vertu seule est libre ».
1° La porte d’Angleterre
Xavier Le Coutour explique les grandes lignes du projet "Porte d'Angleterre" avec la création d'un nouveau centre de quartier sur le bd Clémenceau face à l'ancien CHR : il confirme la destruction du grand pavillon longeant le boulevard et qui sert actuellement de refuge aux sans-abris caennais, mais indique que la glacière du parc de l'abbaye aux Dames va devenir le futur axe paysager (rien n’est moins sûr ! NDLR) d’une place ouverte sur le parc à la française de l'abbaye aux Dames : la grille néo-classique des années 1980 de style « dornanesque » va disparaître. Monsieur Le Coutour avait été alerté le 5 janvier dernier sur la présence d’une glacière : j'avais donc bien fait !
Une « butte », selon un soi-disant architecte paysagiste, une glacière selon les (vrais) Historiens… Photo : ET
Monsieur Le Coutour me demande des précisions historiques pour ce que le jeune architecte paysagiste s'obstine à appeler une "butte" construite certainement vers 1820 au moment où l'abbaye aux dames devint l'Hôtel Dieu. Il est conseillé à l’élu de faire une recherche aux archives départementales où le fonds de l'Hôtel Dieu est conservé. Le citoyen caennais que je suis, intervient pour dire que lutter contre la dépopulation de Caen était une chose, mais que persister à détruire par une rénovation immobilière sans imagination un bâti urbain d'une ville détruite à 80% lors de la dernière guerre en était une autre. Monsieur Le Coutour nous répond que la réhabilitation-transformation coûte plus cher que la destruction-rénovation, le coût final étant reporté sur le locataire. Moi, j’avais parlé de « politique volontariste »… (La Roche-sur-Yon, comme tant d’autres villes en France et dans le monde, a lancé un vaste et audacieux programme réhabilitatant ses patrimoines religieux et militaire. L’UNESCO et les curieux du monde entier ne se feront pas beaucoup prier. NDLR)
Aussi, pour nous démontrer sa bonne volonté M. Le Coutour nous informe que la municipalité a d’abord voulu refuser la demande de permis de démolir qui vient d’être requise pour l’ex-squat du Mât noir au 26 rue de Creuilly, mais que faute d’avoir pu obtenir la motivation de ce refus par la DRAC et son ABF (Architecte des Bâtiments de France), la destruction de cette belle maison du XIXe siècle, rare témoin dans un quartier qui fut très éprouvé en 1944, était effective !
J’ai répondu que le passé tragique de cette ville en matière d’architecture et d’urbanisme nous imposait quelques devoirs : il faudra éviter de refaire l’erreur faite au Bon Sauveur. (Détruit à 50 % ! NDLR)
Pour nous en préserver, je pense que les carrières devraient continuer de faire peur aux promoteurs. Depuis 2009, il est à nouveau possible de construire dans le secteur de l’abbaye aux Dames, du coteau de Calix : la ville a sécurisé le sous-sol des rues, mais la sécurisation du sous-sol des parcelles reste à la charge des propriétaires et des promoteurs.
2° Un caennais déchaîné bien connu,
de sa voix à réveiller les morts,
interpelle deux personnes
souhaitant rester à l'écart
Il s’agit du promoteur et de l'architecte qui viennent d'acquérir les pavillons de fonction du CHU.
M. Le Coutour leur demande de présenter leur projet ce à quoi ces messieurs s'esquivent en répondant : "vous le connaissez déjà il est sur votre bureau depuis un mois". Et le caennais de se déchaîner : "vous allez devoir causer, il y a ici des citoyens qui veulent savoir !" Les deux hommes marmonnent : « ce seront des immeubles R+2, la parcelle est très contrainte, il y aura des balcons pour profiter de la vue ce sera : ton pierre, toits à faible pente et terrasses ».
Il faut parfois entreprendre… des entrepreneurs pour leur rappeler l'histoire de la place qu’ils veulent prendre : les jardins clos, les vergers, en leur disant d'aller faire un tour sur Google pour y voir des vues anciennes, cartes et plans, bref ! de s'imprégner un peu de l'esprit des lieux... "Ok ok ! on va aller voir le plan Gomboust de 1672 sur le net ». Je leur parle enfin de la co-visibilité avec l'Abbaye aux Dames mais surtout de la ligne d'horizon du coteau, vue de la rive droite et qui est déjà intégrée dans les projets "Rives de l'Orne" et "Presqu'Île" : si on dégage des perspectives visuelles sur le coteau arboré du parc de l'Abbaye aux Dames, il ne faudrait pas le coiffer par des bal-conneries !
3° Dégagement du manoir Vaubenard
ou l'art d'expliquer à un jeune architecte l'utilité d'un mur
Monsieur Le Coutour me demande finalement d'intervenir pour présenter le manoir de Vaubenard, daté de la fin du XVIe siècle, classé MH (Monument Historique) depuis 1975. Je préfère plutôt évoquer le clos Vaubenard avec ses vieux murs encore debout (notamment la porte obturée rue des cultures), sa présence dans le plan Gomboust et sa fonction : fournir la ville en fruits et légumes pour le profit des religieuses de l'abbaye aux dames avec les autres enclos du quartier.
La Chapelle du CHR consacrée au culte… Orthodoxe. Ne vous épanchez pas sur les arbres, ils sont vieux, et comme ils sont vieux, on va les abattre ! (ceux-là ou d’autres) En parlant de vieux, ils ont quel âge MM Duron et Le Coutour ? Photo : ET
En remontant vers la chapelle de l'hôpital, longue discussion avec le jeune architecte urbaniste chargé de redessiner l'ensemble. Lui : « je veux ouvrir et dégager des espaces introvertis » (sic). Moi : j'explique à quoi sert un mur. Définir précisément un lieu qui s'ouvre et qui se ferme et qui ne s'offre pas à tout : le contraire donc de la transparente fluidité sensée animer nos cités et nos sociétés néo-libérales. Plus concrètement, j'explique l'utilité d'un mur de jardin : les espaliers pour les arbres fruitiers par exemple... Je finis par le convaincre de garder au moins l’un des pavillons jouxtant la rue de la Masse pour préserver le manoir Vaubenard d'une totale mise à nue visible du flux voyeur du bd Clémenceau. Je lui demande d'imaginer les secrets derrière les murs qu'il voudrait faire abattre. Et puis la suppression du grand pavillon côté boulevard (L’idée géniale de Philippe Duron. NDLR) risque enfin de détruire l'effet de symétrie autour de la chapelle qui serait désacralisée pour en faire un lieu public : lequel ?
4° " Brutalisme » au cœur du Clos Joli "
Devant les maisons ouvrières repeintes par un entrepreneur en mémoire ouvrière et destinées à la démolition, l’architecte parisien explique son projet d’un programme de trois tours de cinq étages le long du bd Clémenceau avec grandes façades aveugles en béton brut du côté du cimetière. Une amie m’explique qu’au Portugal la vue sur le cimetière coûte toujours moins chère. Les immeubles seront moins hauts du côté du futur square qui sera borné par les maisons ouvrières préservées et restaurées. J’ai suggéré de faire de ce square un verger pour rappeler le « Clos Joli ». J’ai félicité, certes un peu sournoisement l’architecte pour sa tentative audacieuse de brutalisme « un signal fort d’entrée de ville » est-il déclaré... (Entrée de ville qu’il faut soigner à cause des Anglais qui déboulent par là, dixit Xavier Le Coutour. Les Anglais n’aimeraient donc plus les cottages pour les préférer à des façades de béton…brut ? NDLR)
Monsieur Le Coutour modère l’enthousiasme de l’architecte en rappelant que le projet de départ envisageait « une forte émergence » c’est à dire, dans la langue de Malherbe à l’usage de tous, une « tour » de 10 étages, heureusement écartée suite à la réaction des habitants qui exigèrent aussi de sauvegarder le maximum des petites maisons. (Ah, ils ont réagi ?! NDLR) Le brutalisme, c’est-à-dire, oser le béton brut comme matériau noble pour une façade c’est bien, mais n’est pas brutaliste qui peut ! N’est pas Perret ou Le Corbusier qui veut ! Pour ce brutalisme petit bras et soumis aux dures lois de l’économie de la construction, Caen Habitat a seulement exigé de ne pas avoir à ripoliner sans cesse un béton gris peint. L’architecte parisien qui pianote sur son BlackBerry-calculette va donc opter pour un béton coloré à la poudre de perlimpinpin…
Nous avions pourtant suggéré un magnifique béton blanc à la poudre de pierre de Caen : c’est la porte d’Angleterre tout de même ! Et vers la perfide Albion, la pierre de Caen s’exportait. Pour la résurrection de l’Université après la Guerre, Henry Bernard a fait un béton de réconciliation du passé avec le présent en réutilisant les gravats de 1944. Auguste Perret a transcendé les briques du Havre de la même façon…
Le brutalisme c’est donc un sport de grands… L’architecte m’a donc dit qu’il allait y réfléchir ! L'église Saint Jean Eudes, dans un piteux état. Il paraît que l'Évêché, non seulement est fermé de l'intérieur, mais de plus n'a pas de sous, le pauvre ! Photo : Germain de Colandon
5° La belle course au label
Chemin faisant pour aller chercher le cidre qui nous attend à la maison de quartier St Jean Eudes, Mme Catherine Duchemin m’interpelle : « vous êtes qui vous ? ». « Et vous ? ». On se présente.
Elle : « je viens d’arriver à Caen et Philippe Duron m’a chargée de suivre le dossier du « label ville d’art et d’histoire » ». Moi : « je représente ici la SPPEF ». (Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France). Elle : « la SPPEF je connais, on les a battus quand j’étais administratrice du Château de Falaise ». Moi : « vous voulez plutôt dire que la SPPEF avait réussi à démontrer que Monsieur Decaris était meilleur comme architecte d’intérieur ? » (référence au procès sur la restauration discutable et discutée du donjon de Falaise).
Bloc de Béton de Falaise. (En arrière-plan, un château médiéval sans importance…) « Un beau jour, un architecte débarqua, un obscur architecte des monuments nationaux, qui non seulement ne connaissait rien en Normandie, ni en patrimoine historique Normand, mais en plus il crut qu'il pouvait faire selon son bon plaisir, selon ses fantasmes, selon son nihilisme dégoutant et répugnant ! » Yuca de Taillefer, l’Etoile de Normandie. Photo : Auteur inconnu
On revient au sujet caennais, ayant enfin l’interlocutrice qui me fallait sous la main : je pose la question de fond, Caen, ville totalement historique passée sous la hache de l’Histoire et où l’histoire de l’Art Médiéval a été inventée (Arcisse de Caumont), n’a pas de secteur sauvegardé, n’a pas de label, et de musée présentant son histoire. Réponse : projet de création d’une AVAP (Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine) d’un CIAP (Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine) pour obtenir le fameux label… Elle : « mais vous exagérez et vous versez dans le régionalisme : Caen et la Normandie n’ont pas tout inventé ! » Moi : « lisez la magnifique thèse de François Guillet : Naissance de la Normandie, genèse et épanouissement d’une image régionale en France 1750-1850 ».
J’insiste sur l’absence d’un secteur sauvegardé à Caen. Elle : « c’est faux ! A Caen, il y a tellement de choses classées qu’on ne peut plus rien faire ! ». Moi : « c’est à vous maintenant d’exagérer ! Vous parlez des périmètres de protection autour des Monuments Historiques, ce n’est pas la même chose ». Elle : « on va faire une AVAP ». Un sigle de plus pour des maisons anciennes de moins ?
J’interroge Madame sur la localisation du futur CIAP et sur l’inventaire et la conservation de l’énorme dépôt lapidaire caennais. Elle : « Heureusement que les antiquaires de Normandie ont déposé leur collection au musée de Normandie, c’est plus simple ! ». Moi : « et le reste ? ». Elle : « dans un entrepôt sur le quai Cafarelli, je crois ». Moi : « et dans l’église du Vieux Saint-Etienne ? Elle : « je crois qu’il n’y a plus rien… » Vraiment ?
Je finis par lui dire que l’hôtel d’Escoville serait le lieu idéal pour accueillir le musée de l’histoire de la ville : elle semble en être d’accord « mais j’ai un devoir de réserve car il y a actuellement une grande discussion sur ce sujet… »
6° Les Gens d’armes font de l’urbanisme…
Je voulais du cidre. (Nous, on voulait DU whisky ! NDLR) On me sert un jus d’orange dans un gobelet de plastique blanc. Une vieille dame habitant rue Basse me dit qu’elle a téléphoné à la mairie pour leur signaler que les nouveaux immeubles de la rue de Tourville ont les pieds dans l’eau. « ils construisent dans des sources ! » Normal ! Un plan ancien nous l’aurait démontré, c’est une série de puits artésiens qui permettent à la nappe phréatique du plateau de s’écouler vers la vallée de l’Orne. Sur le bord du plateau on trouvait les maisons, les caves et les carrières, en bas, les jardins, lavoirs et prairies. La vieille dame s’inquiète du sort du manoir dit des « gens d’armes » : « ils vont tout de même pas nous coller un immeuble devant ! »
Le Manoir des Gens d'Armes, propriété de Laurent Beauvais. Enfin, pas tout à fait, c'est celle du Conseil Régional. Photo : GdC
La vieille dame me dit alors d’aller voir M. Guérin devisant à part avec deux collègues en cravate au fond de la pièce. « Le manoir des Gens d’armes a-t-il été intégré dans les perspectives paysagères envisagées pour la future presqu’île, parce que ce petit manoir de plaisance datant de la Renaissance a été conçu pour dialoguer avec l’eau et les prairies de la vallée de l’Orne ». Réponse : « nous sommes en phase avec ce que vous dites : une trame paysagère ouverte sur le canal a été réservée dans le POS devant le manoir ». Ce n’est pas de la poésie mais on dirait que M Guérin s’intéresse enfin à l’esprit des lieux. Vérifions.
« Vous voulez dire qu’un jardin ordonné ouvert sur le canal pourrait mettre en valeur la façade du manoir et en magnifier la symétrie ? » … « Pas exactement, mais de biais c’est sûr vous verrez les deux tours ». De biais, effectivement. J’obtiens plus de précisions, je sens que l’esprit des lieux s’envole de la cage de béton qui pourrait l’enfermer. « A gauche on ne touche à rien, la dernière maison vient d’être réhabilitée, mais à droite il faudra masquer question de constructibilité… » ???? J’insiste : « masquer de 5 à 6 mètres ? » M. Guérin confirme et finalement crache le morceau : « ce sera un immeuble de plusieurs étages ». Moi : « R+4, R+5 ? » (c’est le printemps des poètes, que Moisant de Brieux me pardonne…) Réponse : « R+5 mais avec des étages en retrait à 60% de la hauteur de l’immeuble ».
Manoir des gens d'Armes. Les gargouilles sont sur le point de s'affaler sur la chaussée... dans l'indifférence totale. Photo : GdC
Je veux tout savoir : « et quelles seront les modénatures, pour ne pas parler du style car nous sommes tout près d’un immeuble classé ? » Réponse : « vous devez très certainement savoir que Monsieur Duron adore l’architecture moderne » (sourire en coin). Ironie : « C’est sûr ! la Presqu’Île caennaise, cela ne sera pas la Presqu’Île de Deauville ». M. Guérin semble conquis ! Mis en confiance, il me demande : « dites- moi pourquoi ça s’appelle le manoir des Gens d’armes ? ». Réponse (avec componction) : « la réponse, Monsieur Guérin, se trouve dans des caisses en bois en train de pourrir dans l’église du Vieux Saint-Etienne ».
Et d’expliquer que le décor de fantaisie militaire montrant deux soldats devisant à la courtine ornée de créneaux médaillés, décor imaginé par l’architecte Blaise Leprestre au milieu du XVI e siècle pour le compte de Girard de Nollent, Seigneur de Saint Contest, avait été récupéré dans les gravats de 1944 et mis ensuite à l’abri au dépôt lapidaire. M. Guérin semblait content de n’avoir pas perdu sa journée. J’en profite alors : « puisque le projet de la Presqu’Île arrive, il serait judicieux alors d’achever la restauration de cet édifice exceptionnel par sa qualité pour le mettre en valeur ». Réponse : « j’ai même suggéré de dévier la rue Basse pour que le jardin puisse aller au pied du manoir mais le manoir appartient au conseil régional c’est à eux qu’il faut leur dire »… Ecrire une lettre à Laurent Beauvais : c’est chose possible car il répond aux courriers lui au moins... (Une sournoise allusion à Philippe Duron qui ne répond jamais, lui ? NDLR)
Pendant que je méditais la chose le concepteur de la porte d’Angleterre avait déjà… filé à l’anglaise depuis bien longtemps !
Caen, le 15 mars 2012
La suite dans la 2e partie : http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/article-mm-duron-lecoutour-simcity-le-pire-arrive-2e-partie-102382486.html
(Re)lire aussi, "Sites et édifices Caennais en danger :
http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/article-lbg-53902085.html
http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/