" Errare humanum est, perseverare diabolicum " Proverbe Latin
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The Belly of an Architect (Le ventre de l'architecte) - Peter Greenaway
Pour ceux qui en doutent encore - et pour donner une suite à notre article du 18 mars dernier : " Quand MM Duron & Le Coutour jouent à Simcity, le pire arrive " -, voici quelques clichés photographiques prouvant, s'il en est encore besoin, que notre répulsion, notre hostilité, notre colère, face à des "projets" immobiliers exécutés sans la moindre concertation (s'il y en a, c'est du flan) sont hélas bien fondées.
Pour ceux également qui s'indignent ou bien au contraire se réjouissent parce que nous nous en prenons à l'équipe municipale actuelle, nous précisons que demain peut-être ce sera au tour de monsieur ou madame Untel(le) de l'autre bord. Aussi, que les indignés et les réjouis se rassurent... ou s'inquiètent, notre réaction sera identique.
Du reste, pour ceux qui se réjouissent, rappelons fort à propos que, si aujourd'hui la moitié du Bon Sauveur est passée sous les roues des bulldozer c'est, ni plus ni moins, grâce à Brigitte Lebrethon qui aurait usé de son influence auprès des religieuses du Bon Sauveur à seule fin d'en limiter le périmètre classé en 2006 !
Ceci étant précisé, soulignons que MM Duron et Le Coutour semblent présenter quelques lacunes en vocabulaire juridique telles que : rupture de contrat (signés par la municipalité précédente) ; clause compromissoire ; droit de préemption ; contrat bilatéral (entre le maire et le promoteur). De surcroît, ils s'obstinent à ignorer le Code de la Construction et de l'Habitation dans lequel le Programme Local de l'Habitat stipule "le nombre et les types de logements à réaliser", "les moyens, notamment fonciers à mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs et principes fixés", "l'échéancier de réalisation des logements" etc.
Egalement, MM Duron et Le Coutour s'enferrent dans une urbanisation outrancière, déconnectée de la réalité des besoins, désastreuse sur tous les plans : paysagers, sociaux, urbains, territoriaux. En ne "jouant" pas leur rôle de "facteur bloquant", ils ne maîtrisent plus rien. Conséquence, à Caen le promoteur est roi !* Le Caennais, saigné à blanc par les impôts locaux, n'est plus chez lui ! Un comble !
Parallèlement, les infrastructures, les services ne suivent pas. Crèches, écoles, transports publics, équipements sportifs, pôles médicaux, sont aujourd'hui à la limite de la saturation. "Ce qui fait l'attractivité d'une zone dense pour ses habitants, c'est bien l'intensité des services qu'elle propose", clame pourtant Guillaume Balas, Conseiller Régional Socialiste en Île de France, Chargé des Transports.
Maintenant, place aux illustrations... édifiantes. Place aussi à d'autres DÉ-constructions en perspective, cette fois imputable à l'autoproclamé RE-constructeur : Philippe Duron.
Eddie Torial
Le Bon Sauveur : 17 hectares de patrimoine et d'espaces verts en pleine ville. Enfin, beaucoup moins maintenant :
Été 2010. Encore havre de paix et lieu de mémoire.
Hiver 2012 : Stalingrad en Normandie
Entre les deux cyprès, on devine une petite chapelle où repose le deuxième fondateur du Bon Sauveur : Pierre-François Jamet. Il va se sentir moins seul, ça c'est sûr. A moins qu'on ne décide de l'envoyer... valdinguer au diable vauvert ?!
L'enchanteur chantier dans toute son enchanteresse ampleur. En arrière-plan, la DRAC avec son Directeur enchanté qui, comme par enchantement, se fout du patrimoine caennais tout en chantant. Voir dessin d'artiste suivant...
Dans la série "le Directeur est un farceur" : le projet de réaménagement du jardin de la cour actuelle de la DRAC, rue St Ouen, sous la forme d'un "labyrinthe". Combien cela va-t-il coûter ? On parle de 150 000 €. Est-ce pour le projet ? Est-ce pour sa réalisation ?
Revenons au Bon Sauveur :
Bâtiments - datant de la Reconstruction d'après-guerre - assaillis par Eiffage et son sens de l'esthétique - il faut bien l'avouer - époustouflant. Voir la suite :
Un des transepts de la Chapelle, à son tour sous l'assaut d'Eiffage. Il semblerait qu'à cet endroit, il y eût un autre cloître... classé, celui-là ? Admirons au passage, la balustrade du plus bel effet !
En lieu et place du riant immeuble tout beau, tout neuf, devait figurer un "petit" carré de verdure sur lequel la Mairie "aurait édifié" - la larme à l'oeil - une stèle rappelant l'Histoire et la Mémoire du lieu. Auraient survécu quelques cyprès ou autres sequoias, histoire de faire écolo... poil au bobo. Sans vouloir être offensant, c'est plutôt raté... Rappelons que les futurs occupants de ces "résidences de grand standing" autobaptisées "Jardin du Carel" batifoleront avec de pittoresques voisins... les patients de l'hopital psychiatrique du Bon Sauveur, toujours en activité... et même en plein essor... poil à Victor.
Autre méfait à venir après les Législatives, la destruction - façon Armaggedon - de ceci...
A ce jour, cette maison (angle Mal Leclerc/G. Lebret) appartenant à l'Evêché... sert de QG de campagne au Parti Socialiste. "Pavillon de la Reconstruction (1950) dans le prolongement de l'aile en retour de l'hôtel Daumesnil. Maison avec deux grandes pièces au RDC et à l'étage ; avec deux belles cheminées en marbre de style Louis XVI au RDC et Régence à l'étage. Au bout un escalier en chêne et garde-corps en fonte typique de la seconde moitié du XIXe siècle, le tout communiquant avec la cour de l'hôtel Daumesnil." (Descriptif emprunté à Philippe Cléris).
L'Hôtel Daumesnil datant de 1650, jouxte la maison en péril, siège du Tribunal d'Instance. Désormais, il compte les derniers beaux jours ensoleillés car un immeuble lui fera bientôt de l'ombre. Alors, plus de justice au grand jour ? (On aperçoit à droite un bout de la maison du futur crime).
Une rareté en plein centre-ville de Caen : ce jardin devant la maison. Il vaut de l'or, surtout pour le vendeur... le Diocèse de Bayeux et Lisieux dont le sacerdoce prône, entre autres, la pauvreté et le mépris des biens terrestres. Ce qu'on rigole, poil à Saint-Paul !
Autre pulvérisation à moyen terme...
Le Mât Noir, "squatt politique autogéré", rue de Creully, rive gauche. Remarquable maison bourgeoise, cheminées Art Déco (qui ne seront pas perdues pour tout le monde). Encore une fois, les Bonnes Soeurs - probablement emballées par notre société de consommation, avec en sus la mondialisation - se vendent au plus offrant. (Poil au marchand... du Temple).
Maintenant, un petit tour dans le civil :
Le Pavillon Noir, rive droite. "Squatt politique autogéré" détruit en 2010 par la municipalité actuelle, pour le plus grand bonheur des promoteurs.
Le Clos-Joli, rive gauche. Ou comment la mémoire ouvrière se fait descendre par une certaine Gauche. Pour y imposer quoi ? Du "brutalisme" à la mode de Caen.
Mémoire collective... Fils d'ouvrier... Quèsaco ?
Money, money, money !!!
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Pour ceux qui auraient loupé la 1ère partie : http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/article-quand-mm-duron-lecoutour-jouent-a-simcity-le-pire-est-la-101811909.html
Crédits photos : Eddie Torial, Marie-Noëlle Duros, Philippe Cléris, Résistances, Graphs du Collectif Aero - http://www.aero.fr/ - (prises de vues : Germain de Colandon).