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2 mai 2009 6 02 /05 /mai /2009 11:14

"L'effet ordinaire des colonies est d'affaiblir le pays d'où on tire les colons, sans peupler ceux où on les envoie." Montesquieu


A l'attention de la Rédaction du "Caennais déchaîné"

"Pas un mot sur Caen dans les 182 pages du projet
Grumbach rien sur la Normandie : Rouen et Le Havre à peine évoquées surtout pour leur situtation sur la Seine.

On ne parle à la rigueur que du port du Havre mais surtout du port de Paris ! Un vrai miroir aux alouettes dans lequel vient de se vautrer Antoine Rufenacht le maire du Havre avec une très grande naïveté!

Le choix est simple : NORMAND(E)S en 2030, être PLOUC ou être BANLIEUSARD (c'est à dire être un plouc de la GRANDE VILLE...)"

Philippe Cléris,
Membre du Collectif Bienvenue En Normandie (BEN)



LE GRAND PARI DE GRUMBACH


Le projet GRUMBACH propose ni plus ni moins de transformer ROUEN et LE HAVRE en BANLIEUES du GRAND PARIS : dans les 182 pages du projet, RIEN sur la Normandie en tant que telle et ses villes réparties de part et d'autre du val de Seine et sur le littoral ! Pas un mot sur la Normandie alors que l'équipe Grumbach se gargarise de pompeux concepts sur l'identité territoriale !

 

C'est le GRAND PARIS qui avale l'aval sans l'aval des Normands : c'est la captation d'une Normandie "utile" urbaine et industrielle de 40 km de large et de 200 km de long au seul profit de l'agglomération parisienne et ses 12 millions d'habitants et qui laisse de côté les "Ploukistan" normands...

C'est le retour à de vieilles lunes centralisatrices et technocratiques qui confondent intérêt national et intérêt parisien (ex : le plan Delouvrier de 1965 pour la SDAU de la basse Seine qui consistait, après avoir coupé la Normandie en deux régions administratives, à prolonger l'urbanisation parisienne jusqu'au Havre... tout en plaçant en Normandie les industries SEVESO que l'on ne voulait plus dans le Nord ouest parisien...)

 

Qu'il faille restaurer la Seine dans son rôle de grand fleuve de communication pour préserver et mettre en valeur l'environnement on est bien d'accord.


Qu'il faille préserver et conforter la place du Havre dans son rôle de premier port français face à la concurrence d'Anvers et de Rotterdam on est d'accord !


Que Fernand Braudel ait dit que Paris souffre de sa position trop terrienne, ce grand historien avait raison : mais c'est oublier que le même Fernand Braudel disait  aussi que ce n'est pas parce que des villes sont alignées sur un littoral ou le long d'un fleuve qu'elles forment un réseau ou une unité géo historique cohérente !


Monsieur GRUMBACH et ses acolytes CONFONDENT LA GEOGRAPHIE AVEC LES CARTES DE GEOGRAPHIE ! À défaut de connaître suffisamment la géohistoire normande et française...


La Normandie, les villes de son triangle métropolitain Caen, Rouen et Le Havre, ses territoires et ses habitants qui subissent déjà l'actuel statut de "vase d'expansion" ou de "banlieues des banlieues" a une relation évidente avec PARIS : Etre ou ne pas être plouc ou banlieusard ?

 

 
NOUS, NORMAND(E)S, NE VOULONS PAS ET NOUS NE VOULONS PLUS D'UNE RELATION EXCLUSIVE ET DE SOUMISSION à PARIS !

 

Le Havre ce n'est pas QUE le port océanique de Paris et la "porte océane" n'est pas visible des "Champs Elysées" c'est aussi et SURTOUT, l'avant-port européen : l'objectif d'une réunification normande à venir et de la création d'un réseau métropolitain normand (Grumbach est-il au courant ?!) c'est précisément de désenclaver la Normandie vis à vis de Paris et de faire le contournement Nord-Ouest/ Sud-Ouest de Paris.

 

L'enfer est souvent pavé de bonnes intentions : le projet GRUMBACH est en l'état un PROJET DANGEREUX car ignorant la géopolitique la plus élémentaire entre territoires dominants et dominés, il est  tout simplement ... Naïf !

 

Prochainement, Le 14 juin 2009, le Collectif Bienvenue en Normandie, groupe citoyen et républicain mobilisé pour la défense de la Normandie et sa nécessaire réunification, sera à Paris devant le palais de Chaillot et la cité de l'architecture pour dénoncer la MENACE GRUMBACH qui plane sur les villes et territoires de la Normandie.

 

Le Collectif « Bienvenue en Normandie »
                                           bienvenorm@yahoo.fr


 
http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/

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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 20:27

(Photo : Luc de Normandie, entrain de faire la sieste les yeux ouverts)

Alors à bout d’arguments, il ne leur reste que celui de la capitale : « en cas de réunification normande, on la met où la capitale ? » Le Vern croit nous clouer définitivement le bec d’un « ce n’est pas sérieux » quand il s’emporte contre ceux qui veulent la réunification normande avec Caen pour capitale ou avec Rouen pour capitale : d’un ton presque paternaliste, il tance ses amis politiques Duron et Fourneyron accusés de nous rejouer l’ineffable et l’inénarrable « interville » normand...

 

Soyons, en effet sérieux ! car la mauvaise foi de Le Vern mais aussi le manque d’imagination de Duron et Fourneyron mettent notre intelligence sinon notre bonne volonté de réunificateurs normands à rude épreuve...

Nous savons tous (et nos ennemis aussi) que la seule véritable difficulté d’une fusion régionale normande est la question de la capitale régionale : le rapport EDATER a objectivement détaillé les bonnes et les mauvaises solutions.

Les mauvaises solutions sont celles de l’égoïsme (tout mettre dans une seule ville), les bonnes solutions sont celles de la coopération (distribuer les fonctions au mieux entre Caen, Rouen et Le Havre).

 

C’est pourquoi, le moment est venu peut-être d’exposer et de soumettre à votre réflexion pour en enrichir la portée un argument qui, à ma connaissance, n’a jamais été jusque là clairement versé au débat sur la question régionale normande...

  

LA NORMANDIE A REUNIFIER DOIT ETRE CONSIDEREE COMME UN BIEN PUBLIC QU’IL FAUT DEFENDRE ET PRESERVER...

   

Qu’est-ce qu’un « bien public » ?

 

Cette notion nous vient des réflexions des écologistes qui défendent le principe de « biens publics naturels » mis gratuitement à la disposition des sociétés humaines pour la croissance de leurs activités et de leur population : il s’agit de l’eau, de l’air, de la terre que l’on cultive pour se nourrir, des forêts réserves de biodiversité, de toutes les autres espèces vivantes qui cohabitent tant bien que mal avec l’espèce humaine... Il s’agit aussi des ressources naturelles exploitées pour le système économique de l’humanité : pétrole, minéraux, matériaux...

C’est aussi une notion utilisée par les économistes et les historiens quand ils ont a évoquer la différence entre état régalien et état providence qui à la différence du premier prend en charge le bien être de sa population en lui mettant à disposition par le biais de la solidarité nationale une série de biens ou services publics (Sécurité sociale, Retraite, Santé publique, transports en commun, etc.)

 

Mais si les écologistes parlent de « biens publics mondiaux » et si l’on parle aussi d’écologie ou si l’on invoque faute de mieux, le « développement durable » c’est que ces « biens publics » qui appartiennent à tous et à personne font l’objet d’une intense exploitation, de tentatives de plus en plus forte de privatisation et de marchandisation pour le profit des régions les plus riches et les plus puissantes du monde, qu’ils font l’objet de dégradation et de pollution.

De même, parce qu’une idéologie libérale nous a fait croire qu’un état régalien réduit au strict minimum serait plus efficace qu’un état providence intervenant largement dans la société et l’économie, on a beaucoup privatisé récemment un certain nombre de services et biens publics avec des résultats pour le moins contrastés : la crise économique qui sanctionne durement cette idéologie nous fait regretter l’absence de ces services et biens publics, aujourd’hui privatisés,  faisant l’objet de services payants et sélectifs organisés par des compagnies privées soumises au jeu de la spéculation financière mondialisée...

 

La Normandie : une « Res Publica »

 

Compte tenu de ce qui vient d’être dit, considérons donc la NORMANDIE comme un Bien public voire comme un service public visant à améliorer la vie sociale, culturelle et économique des habitants de la Normandie, un bien public gratuitement légué à nos générations par près de 1100 d’histoire dont le patrimoine historique, culturel, mémoriel mais aussi agricole, gastronomique, maritime et industriel permet encore aujourd’hui le maintien et l’épanouissement de savoir-faire,  le maintien et le développement d’une renommée internationale...

La Normandie c’est aussi un bien public en terme de paysages, de villes et villages, en terme d’usines, laboratoires et université... Le cheval est un bien public en Normandie... comme l’art du flaconnage de luxe... La mer et ses ports : bien public et services publics. La Seine, le ciel et les paysages normands, des biens publics offerts aux peintres et qui font que les musées sont les biens publics que nous apprécions le plus... Et il y a aussi les Biens publics normands de l’avenir : les nouvelles énergies, les nouvelles activités maritimes, les nouveaux matériaux ...

 

La Normandie est donc un bien public mise au service du public qui habite, travaille ou parcoure la Normandie : les révolutionnaires de 1789 ne disaient pas autrement lorsqu’il s’agissait, malgré les excès des sans culottes, de protéger pour l’instruction des générations futures, les trésors d’architecture datant de l’époque ducale...

 

Comme tous les biens publics, la Normandie est soumise à exploitation, pollution, privatisation, destruction... Nous considérons, à juste titre, comme révoltant de voir des pollutions dans la Seine, de voir des bocages sauvagement remembrés, des usines Sévéso ne respectant pas les normes, constater que la COGEMA prend en charge la collecte du lait dans la Hague...

Tenez ! Justement voilà une part, et l’une des plus belles, du bien public normand polluée à tout jamais tant symboliquement que  concrètement  par la radioactivité...

 

Ce bien public normand est mal mené par 38 ans de division : il n’est qu’imparfaitement mis à la disposition des habitants de la Normandie. Pour des raisons d’intérêt national (ou parisien) le bien public normand a été mis au service de l’intérêt de Paris (la Basse Seine normande considérée comme vase d’expansion industriel de la région parisienne en application du principe « NIMBY ») ou au service des régions voisines (la Bretagne qui a su refuser en temps voulu les méfaits du nucléaire)...

Considérons donc que ceux qui s’opposent à la réunification de la Normandie sont pour la privatisation, l’exploitation sinon l’aliénation définitive du bien public normand au profit de la région parisienne ou au profit des régions voisines...

 

C’est en URSS que des technocrates irresponsables ont pris le parti de laisser crever une mer entière pour permettre l’irrigation de champs de coton en plein désert : le bien public normand doit-il subir le même sort que la Mer d’Aral ?

 

MM Legrand et Le Vern se piquent comme tant d’autres d’écologie et de développement durable (Agenda 21, loi sur les OGM...) mais la défense du bien public normand comme de tous nos biens publics légués par la géo-histoire en France (n’oublions pas aussi la France, elle-même, en tant que bien culturel mis à la disposition du public) n’est pas encore à l’ordre du jour de nos deux fossoyeurs de Normandie qui voudraient s’en débarrasser après l’avoir tant pillée sinon polluée pour le petit profit de carrières politiques personnelles...

 

Conclusion : la fraternité normande.


Face à la bêtise, face à l'égoïsme, face à l'ignorance, la mauvaise foi, mais face à l'injustice, à la misère sociale, à la mort de l'avenir, le mépris... Il nous faut de la FRATERNITE!


Régis DEBRAY nous propose un nouveau livre consolant et réjouissant: "le moment Fraternité" (Gallimard)

 

La Fraternité, troisième marche du perron républicain comme disait Victor Hugo est aujourd'hui négligée, ringardisée à la fois par la compétition des « égos », de l'individualisme et par le déploiement sans pareil de l'immense machine à broyer de la fraternité qu'est devenu le capitalisme...

 

La Fraternité c'est être frères et soeurs... DE COMBAT.

 

C'est demander la JUSTICE aux pouvoirs qui NOUS la refuse...

 

C'est faire une COMMUNAUTE mais pas une communauté de frères de sang (en général, l'exclusivisme basé sur la transfusion sanguine, ça se termine dans le sang...)

 

C'est faire une FAMILLE AVEC CEUX QUI NE SONT PAS DE LA FAMILLE: par exemple, combattre ensemble pour VIVRE ENSEMBLE au delà de nos différences sociales, culturelles, idéologiques, politiques ou religieuses car nous avons en commun la CONSCIENCE d'UN IDEAL COMMUN ou d'une URGENCE COMMUNE, un COMBAT POLITIQUE A MENER...

 

La FRATERNITE REPUBLICAINE FRANCAISE est née de ces combats pour la LIBERTE politique et pour l'EGALITE REELLE SOCIALE ET ECONOMIQUE...

 

Dans la GRANDE FRATERNITE FRANCAISE, il y a PLACE à une PETITE FRATERNITE NORMANDE QUI RECLAME JUSTICE:

 

A l'instar de la fraternité au combat des Guadeloupéens et des Martiniquais qui voudraient faire partie de la FRATERNITE NATIONALE FRANCAISE, je fais partie d'une fraternité NORMANDE en combat pour qu'en NORMANDIE les IDEAUX REPUBLICAINS FRANCAIS soient MIEUX APPLIQUES dans la REALITE du terrain sinon des territoires...

 

Car là est le problème que doit RESOUDRE TOUTE REPUBLIQUE A VOCATION UNIVERSELLE, le choix qui fait l'honneur de la France, malgré tout...

 

C'est de RENDRE EFFECTIVEMENT et CONCRETEMENT REALISABLE pour les VRAIS HABITANTS ET LEURS TERRITOIRES les PRINCIPES UNIVERSELS DE LA REPUBLIQUE: c'est de passer enfin du formel au réel...

 

Le combat pour la reconnaissance d'une réalité territoriale normande dans les pratiques sociales, économiques ou culturelles des habitants citoyens de la République française des cinq départements français formés à partir de l'entité géo-historique normande vieille de près de 11 siècles, est UN COMBAT LEGITIME...

Comme les Guadeloupéens, je me sens français, mais... à quoi bon nous dire égaux dans la fraternité universelle française et être ici traités comme des PLOUCS ou comme BANLIEUSARDS de l'EMPIRE PARISIEN, ce qu'est devenu la diversité française APRES 200 ANS d'Egalité universelle et formelle...

 

Les Normands, Bretons, Basques, Corses, Auvergnats, Savoyards, Picards, Flamands, Berrichons, Catalans, Occitans, Provençaux... etc sont devenus des Français...

 

Mais l'égalité réelle pratiquée par la République est à géométrie variable si on est un homme ou une femme, un plouc de la campagne ou un habitant d'une grande ville, un ouvrier ou un bourgeois, un PROVINCIAL ou un PARISIEN...

 

Michel ROCARD disait en 1966 après la fin de la Guerre d'Algérie qu'il fallait "décoloniser la province"...

 

NOUS CROYONS QUE CELA RESTE ENCORE à FAIRE...

 

 

Philippe CLERIS p/o le Collectif « Bienvenue en Normandie »,

Hudimesnil, le 21 février 2009

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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 20:25

(Photo : Anonyme)

Le Vern nous dit qu’il existe en Europe des plus petites régions que la Haute Normandie, que la vraie question n’est pas celle de la taille de la région mais celle de ses compétences et de son budget, que la Haute Normandie n’a rien à voir avec la Basse Normandie et que les gens s’en foutent de la réunification avant de hurler à la « tambouille électorale » d’une droite revancharde qui voudrait fusionner deux régions de gauche pour n’en faire qu’une seule de droite...

Mauvaise foi assez habile mais que l’on peut facilement dissiper :

 

Des régions plus petites que la Haute Normandie en Europe ? Mais oui bien sûr  il en existe sauf que l’île de Malte n’est pas ... coupée en deux !

Bien évidemment qu’il est urgent de préciser enfin les compétences et les financements de collectivités territoriales compétentes sur tout et n’importe quoi avec des budgets largement abondés par l’Etat central ; mais face aux problématiques d’aménagement du territoire en Haute Normandie,  Le Vern a beau se démener comme un beau diable face à la SNCF ou face à la crise, il ne pourra prendre que des demi-mesures ou ne proposer qu’un demi-plan de relance car il feint d’ignorer, sciemment d’ailleurs, que la Haute Normandie n’est que la partie orientale de la Normandie : sortir la Haute Normandie de son statut de banlieue de la banlieue ouest de Paris est l’une des priorités de Le Vern mais comment pourra-t-il y arriver s’il persiste à ignorer la Basse Normandie ?

Face à la puissance parisienne, Le Vern est trop intelligent pour croire qu’un « pacs » a minima entre les deux actuelles moitiés de Normandie suffirait à la défense de nos intérêts : c’est pourtant ce qu’il dit, c’est donc de la mauvaise foi car derrière la question urgente des compétences et des moyens d’un conseil régional il y a surtout la question du projet territorial pour lequel ce conseil régional doit travailler. Il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître l’absurdité ridicule de continuer à défendre un projet territorial « haut » normand ignorant superbement un projet territorial « bas » normand...

En période de crise économique et déjà sociale, ce qui était jusque là ridicule pourrait devenir... indécent ! De là à dire que ces subtiles questions institutionnelles n’intéressent pas le bon peuple menacé par la baisse du pouvoir d’achat ou le chômage, il y a là un mépris social étonnant dans la bouche d’un « socialiste » !

   

Les trois erreurs de Monsieur Le Vern :

 

Justement, passons de la mauvaise foi au mensonge le plus éhonté :

Quand Le Vern dit que Haute et Basse Normandie divergent ou n’ont rien à voir entre elles, c’est à la fois faux et ... inepte !

Rappelons que le rapport EDATER sur les avantages et inconvénients de la fusion régionale en Normandie met au titre des éléments favorables la convergence sinon la complémentarité économique entre Basse et Haute Normandie, parties différentes d’un seul tout ; chose inconcevable pour Le Vern qui a poussé la malhonnêteté jusqu’à commettre avec ce rapport EDATER une navrante maladresse : celle de faire réécrire le paragraphe, trop positif à son goût, où il était question des différences entre les deux demi-régions normandes  pour en faire un problème coûteux et difficilement surmontable... Nul n’est dupe de cette basse manœuvre d’un élu qui aimerait tant que l’on confondît les conséquences de 38 ans de division avec les éventuelles conséquences négatives d’une réunification pas encore réalisée et qui est jugée largement positive par ce fameux rapport EDATER ... L’actuelle fusion des CCI autour de l’estuaire de la Seine est le meilleur démenti que l’on puisse opposer aux contre vérités proférées par Le Vern...

 

Rappelons encore que la première maladresse de Le Vern fut d’avoir commandé avec Philippe Duron, son collègue bas normand d’alors, ce rapport avec lequel il avait cru pouvoir enterrer de façon définitive la question de la réunification normande : il avait tout prévu sauf un rapport très positif sur la réunification !

Histoire navrante de l’arroseur arrosé qui commet aujourd’hui une troisième erreur qui lui sera fatale : celle de se positionner contre la réunification normande en prétextant une magouille électorale de la droite pour voler deux régions à la gauche...

Ne soyons pas naïfs, derrière l’actuelle réforme des collectivités territoriales en cours, le gouvernement UMP est tenté par la cuisine électorale : mal lui en prendra car rien n’interdit, par les temps qui courent, qu’un Nicolas Sarkozy impopulaire soit contraint de tirer les marrons de la réunification normande du feu de la crise sociale pour le plus grand profit de la gauche... quel que soit le mode de scrutin retenu pour les prochaines régionales...

 

On notera la position dynamique et ouverte de Laurent Beauvais, le président socialiste bas normand sur le dossier de la réunification, position qui tranche crûment avec la mesquinerie du politicien Le Vern qui est pourtant du même parti : Beauvais, à la grande colère de Le Vern a été reçu par la commission Balladur et y a défendu le principe de la réunification de la Normandie sous condition d’avoir une méthode, une feuille de route et le temps d’en faire un vrai projet régional décidé par et pour les Normands... C’est quand même plus intelligent !

Et puis Le Vern, qui veut a tout prix se présenter pour un troisième mandat, sait que Laurent Fabius, actuellement occupé à la mise en oeuvre d’une communauté urbaine à Rouen, s’intéresse aussi à la Normandie : pour l’instant, il ne s’agit que de tableaux de peinture, mais un beau tableau dans un beau bureau... ou mieux encore, un bon fauteuil de président régional pour admirer un beau ciel de Boudin...

Qui sait ?

 

Un argument capital...

 

Bref ! Vous l’aurez compris, la question régionale normande n’a jamais été aussi ouverte depuis 38 ans et les élus anti-réunificateurs qui bloquent finalement toute solution de cette question n’osent plus, pour la plupart d’entre eux dire qu’ils sont contre, sauf nos deux pieds nickelés Le Vern et Legrand : la mauvaise foi de leurs arguments n’a d’égal que leur profond désarroi en tant que professionnels d’eux-mêmes déstabilisés en leur fin de carrière par une question qui finit par leur exploser à la figure comme ces vieilles munitions que l’on trouve encore dans la terre normande 60 ans après la Libération...

 

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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 20:22

(Photo : Luc de Normandie)

S’opposer à la réunification de la Normandie : Une polémique sans argument

 

Les arguments proposés par les partisans de la Réunification de la Normandie, comme on dit, font finalement assez peu l’objet d’un débat contradictoire et cela pour trois raisons principales :

 

D’abord parce que les opposants à toute fusion régionale normande n’ont rien à proposer si ce n’est le maintien de la situation actuelle de division des cinq départements normands en deux régions administratives... Et le seul moyen qu’ils aient trouvé pour échapper à cette posture négative est de nier la réalité objective du déclin social et économique de la Normandie, tout en se faisant les défenseurs des pseudos identités néo-régionales « bas » et « haut » normandes, fondées finalement, à bien les entendre, sur un mépris ignorant et médisant des « Bas » sur les « Haut » et réciproquement : classique haine inconsciente de soi-même lorsqu’on subit et intègre sans y réfléchir un rapport de force de domination et de soumission...

Tout à leur narcissisme de « bas » et de « haut » Normands, nos contradicteurs ignorent totalement que 99% des Français les ignorent totalement ne connaissant, comme les étrangers d’ailleurs, que la Normandie : le bas Normand Garrec (un breton...) a gaspillé beaucoup d’argent public avant de s’apercevoir qu’en France et à l’Etranger, on ne connaît que la Normandie !

 

Ensuite, parce que ceux qui ont intérêt  politique et personnel à maintenir l’actuelle division normande en deux régions administratives n’ont donc pas intérêt à ce qu’il y ait le moindre écho public de cette histoire de réunification normande qui n’intéresserait que quelques romantiques embrumés de nostalgie viking.

A  les en croire, la Normandie, tout le monde s’en fout surtout le peuple...

 

En effet, le meilleur argument de celui qui n’a aucun argument c’est de décréter qu’il n’y a pas de question normande car la Normandie n’existe pas ou n’existe plus : c’est ce que pense en privé mais aussi en public, quand on le titille un peu, un certain Alain LE VERN, natif du Finistère (Bretagne), président actuel du Conseil Régional de Haute Normandie... (Le simple fait que ce haut personnage se mette en colère lorsqu’on lui parle de réunification normande prouve, a contrario, que l’idée normande existe encore...)

 

Enfin et SURTOUT, il est désormais irréfutable, objectivement indiscutable qu’une partie non négligeable des malheurs sociaux et économiques du peuple en Normandie, justement, provient de quelques 38 années de division de l’espace territorial normand en deux zones qui se sont trop longtemps ignorées sinon méprisées provoquant la destruction d’un espace vécu régional commun.

Avec pour conséquences : la crétinisation « localiste » de la prise de décision publique (« esprit » clochemerle, méfiances, médisances, concurrences, effets « NIMBY » : les élus de la Normandie divisée, éparpillée façon puzzle, ne sont que des élus locaux...) mais aussi l’anémie métropolitaine de Caen, de Rouen et du Havre dont les haines recuites entre élus ont littéralement stérilisé l’avenir d’une métropole régionale normande au profit du contrôle de la Basse Seine normande par la région parisienne, véritable objectif de la création de la néo-région de Haute Normandie avec pour corollaire le rejet d’une Basse Normandie agro-industrielle dans un grand ouest breton piloté à Rennes et Nantes...

 

La Normandie divisée : Une nullité politique !

 

Trente-huit années de division ont empêché la prise en charge d’un intérêt général normand par la carrière publique et politique.

Disons-le plus crûment : il n’existe pas encore, à l’échelle de la Normandie, un mandat public qui aurait permis à un homme politique de mettre la Normandie au service de sa carrière publique. C’est même le contraire qui s’est produit avec les efforts d’un d’Ornano pour neutraliser un Lecanuet et réciproquement.

Il y a plus de  quinze ans, Antoine Rufenacht avait été tenté par ce grand dessein qui se présente aujourd’hui devant Laurent Fabius...

 

Résultat immédiat de cette carence politique :la Normandie n’a plus de tête pensante ou dirigeante et n’a plus que ses bras mal payés, désormais menacés directement d’être broyés par les délocalisations industrielles de la mondialisation néo-libérale et la crise financière qui la poursuit aujourd’hui ; de quoi préoccuper sérieusement le peuple du côté de Sandouville ou de Blainville sur Orne...

La division, c’est aussi 7 à 8 années de croissance du PIB régional en moins.

C’est un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale,

Ce sont 4000 jeunes diplômés normands qui s’en vont chaque année,

Ce sont des taux de fiscalité locale supérieurs à la moyenne nationale pour faire vivre deux régions au lieu d’une sur les moyens d’une population qui stagne et s’appauvrit...

Ce sont des chantiers routiers qui prennent leur temps et des grands équipements qui attendent,

C’est le présent qui tient lieu d’avenir, faute de moyens sinon de projets (ex : la Normandie quasiment ignorée par le plan de relance car il n’y a en Normandie que des élus locaux...).

 

Cette division c’est aussi l’absence d’une vision régionale normande, l’absence d’un lobby normand à Paris et à Bruxelles, c’est le mépris de la Normandie de la part de la haute fonction publique d’un Etat central et jacobin (ex : la SNCF pour qui la Normandie n’est que la banlieue de la banlieue parisienne)... C’est enfin la servilité de nos élus pour des projets mirifiques dans le nucléaire et le Sévéso car il faut bien donner du boulot aux « ploukistanais » normands à qui on ne demandera jamais ce qu’ils en pensent !

 

De tout cela, il faudrait en informer le peuple en effet... Il en penserait certainement quelque chose... Et il se peut même que dans certains cas,  écoeuré par la résignation d’une classe politique médiocre, le « ploukistanais » normand de « base », celui qui survit encore au fond du rural profond en « déprise », électrisé par le mépris « impacté » par les technocrates d’EDF-RTE-EPR mais aussi par le passage trop rapide des Préfets à Très Grande Vitesse, finisse lui aussi par se révolter : à Mortain, lors de la manifestation anti THT, le slogan « Nous sommes tous des ploucs normands » a fait réagir...

 

Combats d’arrière-garde...

 

C’est donc avec mauvaise foi, incompétence ou ignorance ou avec les trois à la fois, que certains (assez peu nombreux finalement) mais non les moindres (Alain LE VERN président PS du CRHN, mais aussi Jean-François LEGRAND président UMP du CG50, quel bel attelage ! certains ont les combats d’arrière garde qu’ils peuvent...) continuent à persifler parfois jusqu’à la caricature contre ce qui va finalement dans le sens de l’Histoire.

La réunification de la Normandie se fera car, par l’intermédiaire de la réforme nécessaire des collectivités territoriales dont il faut à la fois simplifier et clarifier les compétences (cela fait d’ailleurs l’objet d’un consensus entre la droite et la gauche), l’actuel président de la République a fait de la réunification de la Normandie le dossier prioritaire symbolique qui lui permettra, le moment venu, de vendre à l’opinion la réforme des collectivités territoriales.

 

Inutile de dire que les Bretons s’engouffrent déjà dans la brèche ouverte par le dossier normand : pour une fois nos voisins d’outre Couesnon sont nos alliés objectifs. Il ne serait d’ailleurs pas idiot de mener le combat en commun, le moment venu, sur la scène médiatique nationale pour les réunifications normandes et bretonnes...

 

Avec la crise économique profonde qui vient, il est urgent que les néo-régions en charge du pilotage des territoires, cessent d’ignorer la géohistoire : les territoires clairement reconnus et identifiés auront plus de chance et de facilité à imaginer les stratégies d’accompagnement et de sortie de crise que les territoires dont on ignore ou méprise l’identité pour des raisons administratives et politiciennes...

 

Face à cet air frais qui souffle enfin sur le dossier normand, pourtant promis définitivement au classement vertical au fond d’une armoire, nos deux élus anti-réunificateurs verrouillent à double tour : ont-ils déjà froid aux fesses ? Comme d’habitude, les déjà vaincus ont tous les arguments de la difficulté sinon de l’impossibilité à nous faire valoir : c’est vrai, il est plus prudent de ne pas prendre le train car il y a toujours un risque de déraillement et il arrive que certains avions s’écrasent... Pensées de ceux qui n’ont jamais voulu prendre le train ou l’avion et qui sont déjà, en fait... au cimetière ! Ecoutons-les néanmoins :

 

Legrand nous dit qu’il ne faut pas confondre la région administrative (un objet sérieux) avec la province historique (un objet sentimental) : on vient de le dire, en période de crise c’est quand même mieux d’avoir les deux ! Curieuse posture baroque d’un élu qui voudrait pavoiser normand mais qui ne jure que par le « Grand Ouest » au point de financer la promotion touristique de la Bretagne avec les moyens du conseil général de la Manche. Cet élu départementaliste con-vaincu ne croit pas au fait régional, puisqu’il a fait sa carrière publique dans le cadre de la division normande sinon à cause d’elle...

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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 19:48

(Photo : Anonyme)

Cette solitude havraise de Rufenacht, renforcée par la mise en sommeil de l’association Normandie Métropole, se traduit aujourd’hui par un refus assez mesquin de coopérer avec Fabius sur le festival international « Normandie Impressionniste » et dans la tentation de sombrer définitivement dans les tentacules du Grand Paris imaginé par l’urbaniste Grumbach qui croit ou qui fait croire que l’on peut voir la Porte Océane des Champs Elysées...

Cependant, la relève semble venir en la personne de Bruno Lemaire qui vient de se déclarer opportunément favorable à la réunification. Mais n’oublions pas  le  ministre de la défense de la Normandie, Hervé Morin l'un des plus chauds partisans de la Réunification qui a le soutien  de ses amis de l’Association pour la Réunification de la Normandie (Alain Tourret vice président PRG du CRBN,  Franck Martin maire PRG de Louviers et président du GIP Marité mais aussi Philippe Augier le maire centriste sans étiquettes de Deauville).

Rappelons aussi que les Verts et certains élus du Modem ont pris position en faveur de la Réunification de la Normandie ainsi que le Parti communiste au CRBN...

Résultat de ce courant d'air frais qui souffle sur l'avenir possible de cette région, les tenants de la division et qui en ont bien profité n'osent plus dire en public qu'ils sont contre la réunification: c'est le cas de la droite UMP de Basse Normandie réduite à savoir comment elle pourrait avaler la couleuvre et qui pourrait le faire aux prochaines régionales...

Ils ne peuvent pas s'opposer à la prise de position de leur petit chef Nicolas Sarkozy qui le 27 novembre dernier a déclaré qu'il jugeait absurde l'existence de deux Normandie...

On peut dire qu'avec la réforme des collectivités territoriales qui s'annonce mais aussi avec les menaces que fait peser la "RGPP"[1] sur la présence des services publics sur les territoires, la réunification est devenue une vraie urgence: mais comme le dit justement le maire de Cherbourg, il ne faudrait pas "qu'une belle idée soit sabotée par une mauvaise méthode »

La réunification présente des difficultés bien négligeables face aux effets positifs attendus et prévisibles...

Mais la seule véritable difficulté est la question de la capitale régionale: si l'on considère qu'il y a tout à négocier entre Caen et Rouen ou Le Havre mais qu'il n'y aurait PLUS RIEN A NEGOCIER pour Caen perdue dans un grand ouest breton ou pour Rouen face à la région parisienne eh bien la résolution de cette question de la capitale sera un concours d'intelligence: un accord gagnant - gagnant peut être négocié en coulisses entre Duron et Fabius...

Mais il faut de tout urgence remettre Le Havre dans le jeu : il faut réveiller au plus vite l’association Normandie Métropole comme espace de projets partagés pour en finir avec la méfiance et le mépris réciproques entre les trois agglos normandes.

Avec l’explosion des inquiétudes sociales liées à la crise économique, le jeu quelque peu égoïste des grands élus des agglos de Caen, Rouen et le Havre confine à l’indécence sinon à l’irresponsabilité : on aurait souhaité une conférence des trois agglos normandes pour mettre en cohérence leurs stratégies d’accompagnement et de sortie de la crise. Cette situation navrante a fait l’objet de notre dernier courrier d’interpellation des élus (un grand classique !)

De plus, les incertitudes de l’agenda des réformes imposées par le gouvernement Sarkozy s’ajoutant à la crise, font que jamais un décideur n’a été à ce point jeté dans le brouillard.

Il ne faudrait pas que ces difficultés soient prétexte à des calculs politiciens: M LEVERN ne semble pas sensible au sort des 4000 JEUNES BACHELIERS qui quittent chaque année haute et basse Normandie car l'avenir ici se tire ailleurs...

Soyons clairs : nous affirmons que les élus de gauche criant à la manipulation électorale de la droite quand on parle de la réunification normande se trompent sur le moyen terme. Compte tenu de l’évolution de la conjoncture sociale et économique, il n’est pas du tout certain que « fusionner deux régions de gauche pour n’en faire qu’une seule de droite » (Philippe Duron) soit vrai... Il se peut aussi et surtout qu’un Nicolas Sarkozy, très impopulaire soit contraint de tirer les marrons de la réunification normande du feu de la crise sociale au profit de la ... gauche quelque soit le mode de scrutin...

Ainsi, pour la première fois depuis 38 ans, la gauche a tous les moyens de réussir ce que la droite n'a jamais su ou voulu faire: transformer radicalement la réalité institutionnelle pour augmenter le bien être d'une majorité des habitants de cette région...

Quelle que soit le processus en cours (réformes avec méthodes et feuille de route décidées par le gouvernement ou par les élus concernés, ou les deux à la fois...), Quel que soit le terme de ce processus (proposition de loi gouvernementale avec ou sans référendum, dès la fin de cette année ou après 2010...) nous considérons que la bonne stratégie est celle de l’action : être actif et positif pour que ce projet de réunification soit aussi celui des élus et des populations normandes...

C’est pourquoi nous saluons autant le courage et l’engagement de Laurent Beauvais en faveur de la Réunification que nous déplorons le refus d’Alain Levern de faire quoi que ce soit sur ce dossier en prétextant que cette affaire n’intéresse personne : mépris social plutôt déplacé chez un socialiste !

Enfin, s’il est confirmé que la réunification devait se faire après les prochaines élections régionales (2010 ou 2011), le collectif « Bienvenue en Normandie » soutiendra les listes qui feront clairement de la réunification l’objectif principal de leur projet de mandature. De fait, nous nous opposerons à tout candidat qui oserait faire campagne contre la Réunification. Enfin nous exigerons une feuille de route et une méthode pour la réunification et pour la mise en œuvre d’un vrai projet régional au service de la vraie Normandie : cela fait en effet 38 ans que des élus nous racontent qu’ils feraient la réunification de la Normandie après les élections.

 

Philippe CLERIS  P/o le Collectif "Bienvenue en Normandie"



[1] RGPP : Révision Générale des Politiques Publiques. D’après un article d’Olivier Cyran (Le Monde diplomatique décembre 2008), Les cabinets d’audit  PricewaterhouseCoopers  et De Deloitte, présent à Saint Hélier (île anglo-normande de Jersey), ont aussi pour client l’Etat français qui leur a confié les principaux marchés d’audit de la RGPP. Leur mission ? Evaluer dans chaque ministère la nature et le nombre des postes à supprimer.

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